PSA 2022 Compte Rendu
NECKER MAURITIUS OPEN, UNE PREMIÈRE ÉDITION RÉUSSIE
Après plusieurs éditions exhibition, et deux ans d’attente en raison de la crise sanitaire, l’Île Maurice a accueilli pour la première fois une étape du circuit international de squash international la semaine dernière. Le nombreux public a pu admirer des joueurs du top 5 mondial – notamment le grand vainqueur, Diego Elias – et la réussite de cette première a été saluée par l’ensemble des protagonistes.
WE DID IT !
Lorsqu’on demande à Lionel Kupper de résumer la semaine en un mot, il choisit « finalement. » « Mais dans un sens positif, » précise le directeur du RM Club Mauritius, pierre angulaire du comité d’organisation. « We did it ! Après trois ou quatre reports, il y avait beaucoup d’excitation, et je crois que l’évènement a été une réussite. J’ai vu des sourires sur les visages de tout le monde, que ce soit les joueurs, les organisateurs ou les spectateurs, qui ont répondu présents. » C’est effectivement l’un des gros motifs de satisfaction : tous les billets avaient été vendus à partir des quarts de finale, et le public a bruyamment encouragé les joueurs, qui n’ont cessé de le remercier de son soutien après les matches. « Je crois que pour Maurice et les Mauriciens, accueillir une manifestation sportive de cette envergure est une fierté. Il y a pas mal de gens qui ont découvert le squash, et qui m’ont dit qu’ils avaient adoré le spectacle. Qu’on le veuille ou non, le haut niveau est un levier important pour amener de nouveaux pratiquants vers une discipline, et l’arrivée de Coline Aumard va constituer un coup de boost supplémentaire (voir ci-dessous SÉQUENCE ÉMOTIONS). »
Le Necker Mauritius Open a été un vrai succès populaire, avec des gradins totalement combles à partir des quarts de finale
C’EST DÉJA DEMAIN …
« La majorité des tournois de cette envergure se déroulent sur un site où un court vitré est installé pour l’occasion, et Greg Gaultier me disait que pour les joueurs c’était appréciable d’être dans un club, où tout est à portée de main, » confie Lionel Kupper. « Mettre un tel événement sur pied, ça représente beaucoup de travail, et il y a constamment des petits détails à régler. » Tout au long de la semaine, la qualité de l’organisation, ainsi que celle des infrastructures, a été soulignée par les participants ainsi que les membres de la PSA présents sur place. Avec l’aide précieuse de la société d’évènementiel RSVP, les promoteurs n’avaient rien laissé au hasard, avec notamment un show son et lumière pour l’entrée des joueurs, la présence d’un magicien pour animer les intervalles entre les matches etc. « Même si on avait mis des animations en place, par exemple l’exhibition avec Greg et Thierry Lincou entre les deux finales, il y a sans doute des choses à optimiser de ce côté, » ajoute Lionel Kupper. « Je pense qu’on peut s’inspirer du tennis, et faire davantage participer les athlètes à des opérations de relations publiques. D’autre part, il y a des spectateurs qui avaient fait le déplacement depuis l’étranger (Kenya, Afrique du Sud), on pourrait leur proposer des packages avec un tournoi de golf, par exemple. Ce sont des pistes de réflexion que l’on va creuser en vue de la prochaine édition. »
Encouragés par la réussite de cette première édition, Lionel Kupper et les organisateurs du Necker Mauritius Open ont le regard déjà tourné vers 2023
« J’espère que le tournoi va s’inscrire dans la durée, et que je pourrai tenter de le regagner l’année prochaine, » disait Diego Elias après sa victoire, lors de sa remise des prix. Son vœu a été exaucé, puisque quelques minutes plus tard Rémy Mabillon a prononcé la phrase attendue, « See you next year. » On connaît même déjà les dates : ce sera du 6 au 10 juin 2023. « Ce sera probablement un Gold, mais on n’a pas encore eu le temps d’en discuter avec Rémy, » indique Lionel Kupper. Wait and see …
CÔTÉ COURT
Interrogé sur les nombreuses défections enregistrées dans les jours précédant le tournoi, Lionel Kupper s’approprie l’adage les absents ont toujours tort. « Les forfaits, c’est la règle du jeu, » affirme le directeur du RM Club Mauritius avec philosophie. « Ce que je retiens avant tout, c’est l’attitude exemplaire de tous les joueurs, même si sur le plan sportif il est évident que Diego Elias a été le héros de la semaine. » Ce dernier a évolué à un niveau exceptionnel les deux derniers jours, et s’est sans doute surpris lui-même en battant Paul Coll (n°2) puis Mohamed ElShorbagy (n°3) sans perdre un jeu. Le Péruvien a fait le plein de confiance en vue des World Tour Finals, qui ont lieu la semaine prochaine au Caire. De son côté, ElShorbagy avait fait la une de l’actualité la veille du tournoi en annonçant qu’il représentait désormais l’Angleterre, mais il a également confirmé son retour en forme sur le court – notamment lors d’une prestation haut de gamme en demi-finale face à Tarek Momen. Parmi les autres joueurs qui ont fait belle impression dans un Necker Mauritius Open très avare en surprises, on peut citer Omar Mosaad, vainqueur de Marwan ElShorbagy et Baptiste Masotti, qui a sérieusement bousculé Paul Coll pendant trois jeux en quart de finale avant de céder en fin de match.
En finale, Diego Elias (à droite) n’a laissé aucune chance à Mohamed ElShorbagy
Un mot sur le tournoi féminin 30 000 $, sponsorisé par la société Américaine Expression Networks et qui se déroulait en parallèle. On retrouvait les deux joueuses les mieux classées en finale, Tinne Gilis (n°15 mondiale) et Farida Mohamed (n°18). Malgré une blessure à la cuisse, la jeune Égyptienne de 20 ans est parvenu à imposer sa puissance pour l’emporter en 5 jeux, et remporter le plus grand titre de sa carrière.
SÉQUENCE ÉMOTIONS
Décidément, 2021-2022 est une saison particulière pour le squash Français. Alors que Camille Serme a annoncé sa retraite mardi, deux de ses compatriotes ont fait leurs adieux au circuit international à l’Île Maurice. Grégory Gaultier avait déjà rangé ses raquettes il y a quelques mois, néanmoins l’ancien numéro 1 mondial et champion du monde a accepté de faire une dernière pige dans le tournoi organisé par son ami Rémy Mabillon. Auteur d’une belle prestation pour écarter George Parker au premier tour, le Français a réalisé un magnifique premier jeu face à Mazen Hesham (n°8 mondial) en 1/8ème de finale, avant de payer ces efforts par la suite. « Je suis déçu de ne pas avoir été en mesure de produire une meilleure performance, mais c’était un honneur d’être sur ce court pour mon dernier match – en PSA, car j’aime trop ce sport et je vais continuer à jouer pour le plaisir, » a déclaré le French General devant un public qui lui a rendu un vibrant hommage.
Coline Aumard et Grégory Gaultier (à droite, en compagnie d’Adam Auckland) ont fait leurs adieux au circuit PSA à l’Île Maurice
Le lendemain, c’était au tour de Coline Aumard : pour son 304ème et dernier match en PSA, elle s’est logiquement inclinée face à sa meilleure amie Tinne Gilis. « J’ai un sentiment mitigé, » disait la Belge. « D’un côté, je suis ravie d’être la dernière adversaire de Coline, mais de l’autre je suis très triste qu’elle arrête ! » La Française et son mari Adam Auckland, qui était l’un des deux kinés des tournois en compagnie de Mathieu Benoit, vont bientôt s’installer à l’Île Maurice, où elle sera en charge du développement de la RM Squash Academy. « C’est difficile de trouver les mots, néanmoins comme vous le pouvez le voir je suis heureuse d’être ici car ce sont des larmes de joie ! C’est une très belle aventure qui s’annonce pour Adam et moi, et c’est particulier d’avoir joué mon dernier match sur ce court car c’est ici même que je vais ouvrir un nouveau chapitre. »
RÉMY MABILLON, UN VRAI PASSIONNÉ
Il y a une personne que les joueurs, ainsi que la PSA – à l’image de son COO Lee Beachill – n’ont cessé de remercier tout au long de la semaine : il s’agit bien sûr du promoteur Rémy Mabillon, dont l’investissement est allé crescendo depuis qu’il a découvert la discipline au milieu des années 2010. Même si elle est récente, sa passion pour le squash est aussi évidente que son respect pour les athlètes : assis au premier rang, l’homme d’affaires Français a assisté à la totalité des matches, ou presque …
Promoteur de l’évènement, Rémy Mabillon (ici avec Grégory Gaultier) est un véritable passionné de squash
UN TRAVAIL D’ÉQUIPE
« Plus qu’une équipe, un équipage, » telle est l’expression souvent utilisée par François Le Jort, directeur de l’open international de Nantes, pour décrire l’ensemble des personnes qui œuvrent sur un événement en général, et le sien en particulier. C’était également le cas à l’Île Maurice, où chacun a apporté sa pierre à l’édifice dans de nombreux secteurs : accueil du public, restauration, animation, communication, arbitrage, staff médical etc. (pardon à tous ceux que j’oublie). Clin d’œil à l’équipe de nettoyage des courts, qui n’a pas chômé pendant cinq jours tant les joueurs et joueuses ont transpiré. On pense notamment à la fin de la demi-finale entre Mohamed ElShorbagy et Tarek Momen, lors de laquelle ils ont été mis à contribution pratiquement à la fin de chaque échange.
De nombreuses personnes ont œuvré dans l’ombre pour la réussite du Necker Mauritius Open